Le projet FoodSec-Semence (2021-2025) a pour objectif spécifique, dans l'Océan indien, d'améliorer, l'accès des paysans à des semences et des plants de qualité. A Maurice le projet se concentre sur deux cultures stratégiques : la pomme de terre et le haricot. Ce rapport présente les résultats obtenus, pour le haricot, dans le cadre de l'activité 1 qui vise à acquérir une connaissance approfondie des filières semencières, du contexte agroéconomique et des besoins et attentes des paysans en matière de semences. Des enquêtes ont été réalisées, en 2022, auprès des principaux acteurs de la filière haricot, et en particulier producteurs et consommateurs. Le travail bibliographique a permis de faire un cadrage général détaillé. Celui-ci est développé car le projet concerne 4 pays de l'Océan Indien avec des conditions socioéconomiques très différentes. Il intègre une présentation actualisée du système semencier, qui est en pleine mutation. Les enquêtes ont permis d'actualiser les analyses sur la filière et de produire des données sur les pratiques et coûts de production et sur les attentes des consommateurs. Le haricot occupe la dixième place parmi les cultures vivrières du pays avec 269 hectares cultivés en moyenne sur les 5 dernières années (soit 3,5% de la superficie totale de ce type de culture) par environ 450 petits planteurs. La production nationale est essentiellement consommée en frais en tant que haricot vert et haricot " pale ". La consommation de légumineuses grains secs est importante à Maurice avec environ 10 kg/pers/an et le haricot représente de 9% à 14% de cette quantité. Les légumineuses grains secs consommées à Maurice sont pour l'essentiel importées. Les importations de graines sèches de haricot ont stagné en quantité au cours des 20 dernières années (au-delà des fluctuations interannuelles), mais les importations de haricots en conserve et de haricots congelés ont suivi une tendance régulière à la hause (respectivement +19 t/an et + 6 t/an ; parmi ces produits il y a des haricots verts. Les importations de haricots verts frais sont négligeables et conjoncturelles, en période de faible production. La production nationale s'est maintenue au cours de ces vingt dernières années avec une légère baisse des superficies compensée par une augmentation du rendement moyen. Les politiques publiques de développement agricole visent à renforcer la sécurité alimentaire. Le haricot fait partie des productions vivrières et il bénéficie de soutiens publics. Les politiques publiques visent également un approvisionnement des marchés à des prix accessibles pour les consommateurs (contrôle des importations et taux de marges). La sous filière semences de haricot s'insère dans la stratégie de sécurité alimentaire. Le FAREI a créé et adapté de nouvelles variétés (FBS 1 et 2 et Ferrina). Les besoins annuels de semences de haricot sont d'environ 20 tonnes dont 80% sont importés par le Agricultural Marketing Board (20 à 30%) et des importateurs privés sous contrôle du NPPO, ce sont des semences certifiées à l'origine. Les 4 tonnes produites localement le sont essentiellement par les stations de la Division de Horticulture du Ministère. Ces semences sont certifiées selon le système SQD (semence de qualité déclarée). Les paysans multiplicateurs sont très peu nombreux. Les producteurs de haricots sont des petits planteurs avec une surface totale disponible moyenne de 1,05 ha. Ce sont des exploitations agricoles plus ou moins spécialisées dans le maraichage, seules 8% font aussi un peu d'élevage. Le coût de production des haricots vert frais pour la consommation est de l'ordre de 25 Rs/kg (0,54 euro/kg) et la marge brute moyenne est de 175 000 Rs/ha (soit environ 3 700 euro/ha). On observe une forte variabilité de la marge brute en lien avec des rendements qui varient beaucoup (moyenne de 6,5 t/ha CV de 71%) et pour plus de 30% des parcelles enquêtées l'exploitation s'est traduite par une perte (marge négative). Les prix varient en fonction des circuits de commercialisation. Quelques résultats sont présentés sur l'enquêtes auprès des consommateurs, avant une analyse en termes de Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces. La production de haricot à Maurice ne devrait pas évoluer très fortement dans les prochaines années, car la demande devrait évoluer peu. Sauf si le secteur de la transformation se développe avec la production de haricots congelés.