Partant du constat qu’aucun modèle social du travail n’émerge alors que le rapport salarial fordiste (RSF) est en crise, l’article analyse le modèle de développement anthropogénétique de Robert Boyer, soutenant qu'il peut s’appuyer sur l’extension du régime général de la sécurité sociale de Bernard Friot pour redéfinir le rapport salarial et promouvoir une productivité durable. En examinant les concepts de Boyer et Friot, il soulève des questions sur la détermination collective des grilles de salaire, les inégalités liées aux qualifications, et la négociation démocratique au sein des unités productives. En conclusion, il interroge sur les raisons pour lesquelles un nouveau rapport social du travail peine à émerger, mettant en avant la transformation des conditions d'existence du salariat comme enjeu central. Le texte propose des pistes concrètes basées sur l'organisation collective du travail, la redéfinition de sa valeur et la prise de contrôle des conditions de travail pour favoriser un développement anthropogénétique novateur.